Sir Hall je suppose ?
Kazuhiro Fujita
Au XIXe siècle, le théâtre royal de Drury Lane est connu pour être hanté par un spectre terrifiant. L’homme, vêtu d’un long manteau gris et coiffé d’une perruque poudrée et d’un tricorne, n’apparaît que lors des premières de pièces vouées au succès ! L’homme en gris, ou Grey, comme il souhaite qu’on l’appelle, aime les pièces de qualité pour une raison bien particulière : c’est quand les gens sont captivés par le spectacle que les esprits enragés nés de leurs sentiments négatifs s’apaisent et se taisent enfin. Le silence, le calme, c’est à cela qu’il aspire ! Des monstres créés par des âmes torturées, il en a vu dans son existence de fantôme. Mais rien ne l’avait préparé à sa rencontre avec Florence Nightingale… La jeune fille de bonne famille débarque un jour à Drury Lane, avec sur ses épaules l’esprit le plus énorme et le plus terrifiant qu’il ait jamais vu ! Indifférent à son entourage, c’est l’âme de sa propre créatrice que ce dernier réduit en lambeaux à longueur de journée… Plus étonnant encore, Florence voit Grey ! Le pas décidé et le regard triste, elle lui lance une supplique : “Tue-moi…” Ces mots scellent le sort de ces deux êtres que tout oppose, pourtant liés par un destin plus fort que la mort…
Ce diptyque, ancré dans un univers mystérieux et fantastique, est également marqué par un thème historique, assez exact je dois dire. Bien sûr, le sujet traité est lui aussi inédit : l’ascension d’une femme aristocratique dans un univers dur et froid : la médecine militaire. En clair, je conseille ce livre à toute personne passionnée de près ou de loin par la médecine ou la condition des femmes sous la première guerre mondiale. Mais aussi à tous les fans de fantômes et autres histoire surnaturelles.

Ce qui m’a attirée la première fois, c’est la couverture. Lors de mon premier achat dans ma manga-brairie (oui ce mot n’existe toujours pas je sais), mon oeil a été directement attiré par la couverture. Non pas parce qu’elle brillait ou parce qu’elle était colorée, c’est même tout le contraire : sa couverture sobre et son papier à grain était vraiment inédit au toucher er c’est probablement ce qui m’a fait arrêter sur ce diptyque. Enfin, en plus du fait que ce soit un diptyque (je dois bien dire que je ne voulais pas encore me lancer dans une série à n’en plus finir comme Faire Tail (que je possédais déjà jusqu’au tome 45 pour l’instant, on m’a coupé l’alimentation automatique) mais plutôt quelque chose de court), ces livres ont vraiment ouvert pour moi la voie des mangas réguliers (tant pis pour mon porte monnaie). Bien entendu, après mon achat, j’ai été plus que conquise ! La trame de l’histoire est rondement bien menée : le début est relié à la fin par une boucle merveilleuse est magique où l’émotion ainsi que le sourire est au rendez-vous (vous savez, ce petit sourire bienveillant). On apprend au fur et à mesure à connaitre de plus en plus les personnages, à les sonder, à les décortiquer. La premier personnage que l’on découvre n’est pas forcément celui qui notre sa véritable nature en premier (et oui ! La conservatrice ne montre son vraie visage de femme curieuse et spontanée qu’après quelques pages). Le personnage principal, le plus présent, à savoir Grey, est également le narrateur de la majeure partie de cette histoire. Cette narration, quelques fois sombre, quelques fois plus joyeuse, marque vraiment notre entrée dans cet univers fantastique où un fantôme peut être le justicier d’une vivante face à toutes sortes de monstres : ses parents, les soldats… Mais les péripéties arrivant à notre duo improbable sont d’ailleurs causées à parts égales et par Flo et par Grey. Celles-ci vont d’ailleurs crescendo jusqu’à monter au paroxysme final de la meilleure scène de tout le manga. Ce paroxysme est également ressenti dans le dessin qui reste clair et concis dans la totalité du texte mais qui en devient vraiment magnifique lors de la clôture de l’histoire de Grey et Flo (après c’est peut être une impression, sait-on jamais…)
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